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Boite critiques

 

Hiding in plain sight (Drugdealer)

note: 5Direction Californie ! Pierre - 6 juin 2023

Trois ans après le magnifique "Raw Honey", le collectif (dont l’éminent et principal membre est Michael Collins) nous offre un nouveau périple musical nous transportant dans les années 70, avec ces influences entre soft-rock et country, où il essaie de retrouver sa voix (il a eu un moment de doute) sur des somptueux titres aussi bien entrainant que contemplatif. Et c'est complètement réussie !!!

Les royaumes de feu : la bande dessinée n° 3
Au coeur de la jungle (Tui Sutherland)

note: 4Les royaumes de feu Lucie (Esnault Hélène) - 3 juin 2023

C'est mon préféré des 15 tomes des royaumes de feu.
Gloria, une aile de pluie, réputée pour être paresseuse, va découvrir son pays : la jungle. Un univers magnifique, vous allez explorer la jungle avec elle. Une grande aventure que je vous conseille.

Nevermoor n° 1
Les défis de Morrigane Crow (Jessica Townsend)

note: 4Morrigan Crow Lucie (Esnault Hélène) - 3 juin 2023

j'ai adoré, un de mes roman préféré. Les 3 tomes sont très bien.

Les clans du ciel n° 1
La quête d'Ellie (Jessica Khoury)

note: 4les clans du ciel Lucie (Esnault Hélène) - 3 juin 2023

j'ai adoré ce livre. Il est très émouvant.
c'est l'histoire d'une héroïne : Ellie. Pendant une course pour devenir une ailes d'or, Ellie rencontre Nox qui va lui changer sa vie. C'est le début d'une grande aventure.

Empire central (Snarky Puppy)

note: 4On en redemande!Anonyme - 2 juin 2023

Empire Central, ce double CD offrant seize compositions en hommage à la ville qui vu naître Snarky Puppy, est un nouvel avatar de cette assemblée virtuose, d’une précision clinique, qu’on ne peut qu’admirer sur le papier. Il n’est pas une intervention soliste qui ne soit engagée physiquement, le collectif avance comme une machine d’une redoutable puissance même si parfois on aimerai un peu plus de prise de risques de la part du groupe.

Là où règnent les baleines (Jolan C. Bertrand)

note: 5Un univers captivant LUCIE - 23 mai 2023

Ne lisez pas trop attentivement le résumé et laissez vous plutôt porter par le récit, qui nous plonge avec douceur dans un univers fascinant (dont je ne veux pas trop en dire pour vous laisser le découvrir par vous-même !). Un univers si bien construit que j’en aurais voulu encore plus !

Cette lecture fut pour moi captivante et addictive. J’ai beaucoup aimé les personnages et les touches d’humour que l’auteur a glissé dans sa narration. Mais avant tout cela, c’est l’ambiance qui m’a séduite. On se retrouve sur une petite île au large de la Bretagne, dans (et sous) l’océan, en pleine tempête, à essayer de comprendre les mystères du monde aquatique. Le cadre y est si bien décrit que l’on entendrait presque le bruit des vagues.
Une très belle surprise que je vous recommande si vous avez besoin de changer d’air et de voyager, en restant dans votre canapé..

Le Soleil de trop près (Brieuc Carnaille)

note: 5Claque roubaisienne Anonyme - 20 mai 2023

C'est sur ses terres roubaisiennes que le réalisateur Brieuc Carnaille a posé sa caméra pour son premier film. On y découvre le quotidien de Basile (interprété par le saisissant Clément Roussier) tiraillé entre son envie de vivre, d'aimer et la dure réalité que lui impose la schizophrénie dont il souffre. Epaulé par sa sœur, il tente d'apprivoiser la maladie, les traitements, doit faire face aux rechutes...
Renversant, juste et humain ! A ne pas manquer.

Junk Head (Takahide Hori)

note: 5Une prouesse technique Pierre - 20 mai 2023

Film d'animation en stop motion, aussi clivant que délirant, Junk Head a nécessité sept ans de travail acharné ! Le film fait salle comble au Japon pendant deux semaines en mars 2021 et se classe au premier rang du box office indépendant. Plus que son animation d’une fluidité telle qu’on en oublie les circonstances de sa fabrication, c’est sa mise en scène qui frappe, par sa virtuosité azimutée, limite cartoonesque. Mais ce n’est rien en comparaison du monde mi-cyberpunk, mi-post-apocalyptique, que le réalisateur développe, peuplé de créatures grotesques... C'est tout un univers à découvrir !

L'oeil du cyclone (Théo Grosjean)

note: 4"c'est toi qui m'a réconcilié avec la nuit"Anonyme - 19 mai 2023

L'auteur alias "l'homme le plus flippé du monde" a d'abord conquis son public sur les réseaux en publiant sous forme de BD-feuilleton son quotidien d'homme anxieux.
L'œil du cyclone, c'est la tempête émotionnelle dans laquelle il s'apprête à plonger après sa rencontre avec une camarade de classe qui semble partager la même prédisposition que lui à se poser beaucoup trop de questions...
On se laisse facilement happé par ce mini album (on en voudrait plus !) qui regorge d'humour et d'anecdotes savoureuses sur cette jolie histoire d'amour.

Quatre étoiles (Les Wriggles)

note: 4Toujours au rendez-vous ! Pierre - 19 mai 2023

Quatre étoiles, c’est le nom du nouvel album des Wriggles, groupe de chansons françaises aussi lyriques que drolatiques. Ce qui fait l’esprit des Wriggles : du théâtre musical, des chansons toujours mises en scène. Ce n’est pas un simple spectacle sur disque, mais ce sont des tableaux, où les 4 comédiens interprètent des personnages. Bref, les Wriggles sont toujours au rendez-vous ! A découvrir également si vous aimez : Les Fouteurs de Joie

Le domaine de l'héritière (Lucinda Riley)

note: 5superbe FRANCOISE - 17 mai 2023

a lire... dès qu'on commence la lecture on a hate de connaitre la suite .

Un bref instant de splendeur (Ocean Vuong)

note: 5Beautiful Freaks benjamin. - 13 mai 2023

Qu’est-ce qui fait de nous ce que nous sommes ? Ne sommes-nous que le dernier maillon d’une chaine, le produit d’une histoire familiale ? Et comment se construire lorsqu’on part d’un champ de ruine ? Comment ne pas subir ? Contrecarrer la violence ? Le poète Ocean VUONG atteint les sommets avec ce 1er roman, puisant la beauté tragique enfouie au cœur de la peine. Lignes de vie et lignes de mort ne cessent de se croiser dans cette autobiographie faussement épistolaire à la mélancolie assumée (le jeune auteur a déjà connu la perte d’êtres chers), traversée de fulgurances d’écriture, d’images fortes, d’odeurs et de couleurs. Il est une caresse et un pansement pour tous ceux qui se sentent perdus, en décalage, livrés à eux-mêmes dans un monde hostile.
Vous aimerez aussi :
- Le cinéma de Greg Araki est un formidable explorateur de la jeunesse et des marges, en particulier "Mysterious Skin" et "White Bird", deux sommets, parmi d’autres.
- Le son de "Daydream Nation", album du groupe américain Sonic Youth, accompagnerait très bien cette ode aux laissés pour compte des banlieues et petites villes américaines.

Il n'y a jamais de meurtre en l'île (Alexis Brocas)

note: 4L'île de Ré n'est plus ce qu'elle était ! Peggy - 9 mai 2023

Il n'y a jamais de meurtre en l'île, Stéphane de Kerfol a-t-il été la banale victime d'un accident de vélo ou un danger bien plus grave se cacherait-il sur l'île de Ré ? L’auteur nous plonge au cœur d’une chasse au trésor sous les remparts de Saint-Martin. Des courses-poursuites à travers les parcs à huîtres, des rencontres avec la mafia rochelaise, des drones tournoyant au-dessus de l'abbaye des Châteliers, et une grand-mère carburant au pineau des Charentes... L'île de Ré n'est plus ce qu'elle était !

Eutopia (Camille Leboulanger)

note: 5Fatigué des dystopies ? Tentez l'utopie ! Pierre - 5 mai 2023

Dans cette nouvelle société, le travail est valorisé, le non-travail n’est pas pénalisé et rémunéré, la nature a été rendue et la propriété est abolie. La vie s’écoule avec de doux remous pour Umo, entre enfance idyllique, peines de cœur, joies, recherche de sa place dans la société… Car même en utopie, l’humain est imparfait, se pare de secrets et de non-dits, et va de surprise en surprise. On se passionne pour cet homme, pour cette société invraisemblable (il y a tant de chemin à faire !), pour ses mécanismes sociaux formidables, pour les idées qu’elle nous donnent et celles pour lesquelles on gardera des doutes. C’est un pavé qu’il faut prendre le temps de lire !

Erased n° 1 (Kei Sanbe)

note: 5Un bon manga psychologique terminé en 8 tomes Laureen - 3 mai 2023

Un excellent thriller, avec un côté fantastique (le retour dans le passé) qui n'est pas pour me déplaire ! J'ai d'abord commencé par regarder l'anime (12 épisodes) qui m'a totalement conquise. J'en entendais beaucoup parler à l'époque de sa sortie, et j'ai compris pourquoi lors de ma lecture. J'adore le côté psychologique, les personnages sont bien travaillés et le scénario est vraiment bien ficelé. Un gros coup de coeur.

J'aime beaucoup lorsqu'il y a un retour dans le passé : ici Satoru revient, suite à un accident, à l'époque où des crimes sordides ont eu lieu lorsqu'il était enfant. Redevenu lui-même enfant, il va tout faire pour sauver une de ses camarades de classe avant qu'elle ne se fasse assassiner. Et tant qu'à faire, autant chercher à découvrir qui est l'assassin…

Qu'est-ce qui cloche avec la secrétaire Kim ? n° 1 (Gyeong Yun Jeong)

note: 5Envie de découvrir un webtoon ? Laureen - 3 mai 2023

Grande fan de webtoons, je ne pouvais passer à côté de celui-ci, qui a été un des premiers webtoon de la plateforme Verytoon, et un des premiers à être édité en version papier par l’éditeur KBooks.
On suit ici une romance adulte de bureau, plutôt tranche de vie. Mais pas seulement, ce webtoon est plus complexe qu’il ne le paraît… J’ai adoré le personnage de la secrétaire Kim, c’est une femme forte qui sait ce qu’elle veut et se donne les moyens d’y parvenir. C’est une excellente secrétaire, et lorsqu’elle souhaite démissionner, c’est le drame pour son employeur, Young Joon. Un sacré personnage également celui-là ! Egocentrique, il ne comprend pas que sa secrétaire veuille quitter quelqu’un d’aussi parfait que lui… La seule solution pour la garder auprès de lui : la séduire :D
Du coup, c’est très drôle et on passe un très bon moment. Un webtoon court fini en 6 tomes (ou 98 chapitres, c’est plutôt court pour un webtoon :)).

Westworld n° 4
Westworld - Saison 4 Intégrale (Craig William MacNeill)

note: 5L'Infini... Et au delà ?Anonyme - 3 mai 2023

Clap de fin pour la Série WestWorld ! Les créateurs ont opté pour quelques dilemmes SF un peu réchauffés tout le long de cette série. Les hôtes parviendront-ils à devenir autonomes et à supplanter l'espèce humaine ? Un robot peut-il penser et aimer ? Un monde entièrement digital est-il viable ? Le véritable sujet de la série est le contrôle. Et donc le choix. D'où est tiré le titre de cette 4e saison... Le Sublime sera-t-il la porte de sortie ? Réponse au dernier épisode !

L' université des chèvres (Christian Lax)

note: 5"l'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde" Mickaël - 2 mai 2023

C'est l'histoire d'une conviction "l'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde". L'histoire débute en 1833 dans les hautes Alpes, en France, Fortuné Chabert est colporteur en écriture, instituteur itinérant, il instruit les enfants des paysans disséminés à travers les montagnes. Il lutte à sa manière contre l'obscurantisme religieux qui ne voit pas d'un bon œil la présence de filles dans ses classes.
L'université des chèvres, c'est ainsi que sera appelé ce nomadisme d'instituteur.
Le ministre Guizot impose bientôt un brevet pour enseigner, Fortuné décide de quitter la France et part pour l'Amérique.
En Californie, il croise la route des chercheurs d'or, des convois de pionniers, mais surtout celle des indiens Hopis qui habitent les montagnes.
Fortuné va devenir un des leurs et construire une école, baptisée "l'université des chèvres".
Un projet courageux au milieu des colons qui veulent "éduquer" les indiens à leur manière, "tuer l'indien pour sauver l'humain qui est en lui"...
Le récit va nous emmener loin, jusqu'en Afghanistan, au travers d'une histoire de transmission, sur plusieurs générations, une lutte contre l'obscurantisme, des talibans ou de l'Amérique trumpiste.
Le lecteur est sous le charme du dessin de Christian Lax, les personnages sont tous liés comme dans une saga, une fresque historique de fiction mais où la triste réalité émerge.

Le serpent et le coyote (Matz)

note: 5Road "tripes à l'air" Mickaël - 2 mai 2023

J'aime la collection "signé", elle réunit toujours de grands auteurs et on est rarement déçu.
En trouvant cet album à la bibliothèque c'est ce que je me suis dit. J'avais raison. L'histoire est prenante et le dessin réaliste colle parfaitement à l'ambiance.

Inspirée de faits réels l'intrigue nous emmène à travers l'ouest américain, on suit le personnage principal dans une sorte de roadtrip, il est poursuivi à la fois par une bande de tueurs New-Yorkais et par un US Marshall qui voudrait le faire témoigner dans un procès dans le cadre du "Witsec" (Witness Security Program).

Au fil des pages le héros raconte son histoire au coyote qu'il a récupéré sur la route, quelques flash-back permettent de comprendre l'origine de sa cavale.
Comme dans un bon film de truands à la scorcese les morts se ramassent à la pelle, les amis d'hier sont les ennemis d'aujourd'hui et les traîtres de demain...
Les paysages sont magnifiques, les scènes d'actions viennent rythmer les longs monologues, on ne s'ennuie pas un instant.

L' échelle de Richter (Raphaël Frydman)

note: 5Onde de choc Mickaël - 2 mai 2023

Le polar c'est avant tout un univers, des codes qu'on aime retrouver. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Tout part d'une scène de crime autour de laquelle gravite une foule de personnages plus ou moins paumés telle des planètes dans un système solaire trop grand pour elles.
Une sombre affaire de trafic de stup' qui sera l'épicentre de l'histoire dont on va suivre l'onde de choc, démêler le fil de la pelote au fur et à mesure de l'enquête, on remonte le temps au sens propre comme au figuré.
Chaque chapitre s'attache à décrire un personnage, un maillon de la chaîne, un édifice qui s'écroule ou dont les murs se fissurent sous l'effet de l'onde sismique qui parcourt tout le bouquin. Une petite pièce d'un gigantesque puzzle dont on comprend les intrications progressivement.
L'histoire s'épaissit, se densifie. À mesure que le tableau noircit le récit devient de plus en plus clair, fluide, le scénario est limpide et semble couler comme de l'eau.
Le dessin est à la fois simple et néanmoins précis, on ressent les atmosphères, entre les sans papiers, les dealers, les mules, les couples à la dérive, les rappeurs déchus, les histoires père-fils... L'enquête progresse et le lecteur ne peut plus lâcher le récit.

Une belle préface de Cédric Klapish ouvre le livre. Il décrit bien l'amitié qui le lie avec les auteurs et tout le bien qu'il pense de cette BD.
Comme gage de qualité il y a pire...

Mégantic, un train dans la nuit (Christian Quesnel)

note: 5Un conte macabre de ce que le capitalisme fait de pire. Mickaël - 2 mai 2023

"Mégantic,un train dans la nuit" fait partie de ces lectures qui ne peuvent pas laisser indifférent. La qualité graphique est indéniable. La narration des faits est aussi implacable que ce train chargé de pétrole qui fonce droit sur la petite ville et emportera 47 personnes dans un déluge de feu.

Un récit qui devrait être lu dans les écoles/collèges/lycées.
Un conte macabre de ce que le capitalisme fait de pire.

Outre la tragédie en elle même c'est le scandale du faux-procès qui révulse, l'impunité des politiques, l'expropriation de pauvres gens pour le profit de promoteurs peu scrupuleux, le fait que des trains similaires continuent de rouler sur des rails pourries ... Une sorte de cycle infernal qui s'emballe à la vitesse d'une locomotive sans frein qui fonce dans la nuit.

Lire ce livre, c'est le moins que l'on puisse faire à la mémoire des victimes.

Vivian Maier (Paulina Spucches)

note: 5Quelques secondes avant la photo ... Mickaël - 2 mai 2023

J'ai bien aimé l'idée de ce livre, partir de photos de Vivian Maier et imaginer les instants qui ont précèdé le déclenchement du célèbre Rolleiflex.
Au gré des pages on découvre progressivement la vie de Vivian, ses voyages contraints ou choisis.
Sa personnalité atypique se dévoile petit à petit.
La postface du livre permet de comprendre comment il est né et donne une biographie de Vivian Maier.
L'auteur a du talent, on sent qu'elle est inspirée et je ne suis pas étonné de voir dans la bibliographie une référence à Cyril Pedrosa, notamment pour les couleurs et l'ambiance.

René.e aux bois dormants (Elene Usdin)

note: 5Pour les amateurs de voyages, de rêves, de beaux dessins et de lecture. Mickaël - 2 mai 2023

René est un petit garçon de 10 ans, perdu au milieu d'une grande ville. Sa mère lui offre un doudou : un lapin, René a tendance à suivre son imagination débordante et ne tardera pas à suivre ce lapin (comme Alice) qui l'emmènera dans un monde fantasmagorique peuplé de monstres plus ou moins sympathiques.

Le voyage à la poursuite du lapin devient une quête, René va subir d'étranges métamorphoses au gré de ses rencontres. L'auteure en profite pour nous faire découvrir des mythes amérindiens et l'histoire de ces enfants des peuples autochtones qui furent déracinés afin d'être placés dans des "familles d'adoption" avec de graves conséquences psychologiques.

Les planches sont magnifiques, les couleurs sont douces, les rêves s'enchaînent, le bestiaire incroyable est très organique. On sent l'influence de Jodorowski (cité dans les remerciements).
Au fur et à mesure de son voyage René évolue, change d'aspect, de sexe, de taille, mais jamais de but, retrouver ce fameux lapin qui sera la clé du mystère.

L'aventure nous offre un monde incroyable, voyage visuel et sensuel, les créatures rencontrées peuvent être à la fois tendres et cruelles, petit à petit se dessine une histoire complexe et originale, une quête initiatique à la recherche de ses origines.

Pour les amateurs de voyages, de rêves, de beaux dessins et de lecture.

La couleur des choses (Martin Panchaud)

note: 5Repousser les limites du dessin ... et du destin Mickaël - 2 mai 2023

L'histoire se passe en Angleterre, Simon est un ado en surpoids, malmené par ses camarades, vivant avec des parents qui se disputent souvent. Un enchaînement de petits événements qui pourraient sembler anodins va faire basculer sa vie et celle de ses proches.
Chaque personnage est représenté par une simple pastille de couleur, le lecteur suit l'action avec une vue plongeante qui donne l'impression de lire une carte ou de suivre un jeu vidéo.
Les "bulles" de dialogues sont de simples traits reliés aux personnages à la manière d'un schéma de sciences. Certains éléments sont zoomés, certaines scènes d'action en plan large, les moments-clés où le récit bascule ont le droit à une pleine page.

Et ça fonctionne !
Dès les premières secondes de lecture impossible de lâcher ce livre. Malgré cette structure étrange l'histoire se met rapidement en place. Le travail de Martin Panchaud est proche de celui de Chris Ware, mais je me suis plus vite attaché au personnage principal.
L'intrigue m'a fait pensé à un film des frères Coen mélangé à l'univers de Wes Anderson.
Cette douce impression de minuscules rouages qui s'imbriquent inéluctablement, des détails qui semblent incongrus et qui deviennent essentiels au moment du dénouement.
Quand on referme le livre on a désormais toutes les clés pour décrypter cette étrange couverture. Tout est là. En quelques symboles. Les amateurs du jeu de société "concept" vont adorer.

Quelqu'un à qui parler (Grégory Panaccione)

note: 5Que peut-on raconter à l'enfant qu'on a été ? Mickaël - 2 mai 2023

Être seul pour fêter son 35 ème anniversaire quoi de plus pathétique ? Samuel taquine un peu trop le champagne et un geste malencontreux ruine son portable. Le voilà encore plus seul au monde avec plus personne à qui parler.
Il reste peut-être un espoir... Il connaît encore par cœur le numéro du téléphone fixe de sa maison d'enfance.
Le récit bascule ensuite au frontière du fantastique puisque quelqu'un décroche à l'autre bout du fil, quelqu'un à qui parler, Samuel va discuter avec... lui-même, mais à l'âge de 10 ans !
Que peut-on raconter à l'enfant qu'on a été ? Surtout quand tout ce dont il rêve ne s'est jamais réalisé ?
C'est la couverture qui m'a attiré vers cet album à la bibliothèque. Le simple nom de Grégory Panaccione m'a suffi à glisser le livre dans mon sac. J'avais adoré "un océan d'amour" et son travail sur "chronosquad".
Ici il met en images le roman de Cyril Massarotto que je n'ai pas lu.

Le dessin de Panaccione est coloré, des personnages très expressifs, malléables comme du chewing-gum. Les discussions entre les 2 Samuels donnent lieu à des pages sans cases où les 2 personnages se rencontrent et discutent, se découvrent ou se redécouvrent mutuellement.
Le travail d'introspection est très bien rendu.

Celle qui parle (Alicia Jaraba)

note: 5Le pouvoir de la parole Mickaël - 2 mai 2023

Bienvenue au XVIème siècle, en Amérique Centrale, l'actuel Mexique est à l'époque divisé en territoires plus ou moins grands, véritable patchwork de peuples qui ne parlent pas la même langue, ne vénèrent pas les mêmes dieux, n'ont pas les mêmes cultures ... Autant de raisons de se faire la guerre, voire de réduire les voisins en esclavage.
Parmi ces peuples certains sont plus connus que d'autres, c'est le cas des Aztèques et des Mayas.
Malinali est la fille d'un cacique, un chef de clan, ce statut lui assure une certaine "noblesse" et des privilèges dus à son rang.
Son père la pousse à apprendre le Nahuatl, la langue des Mexicas (Aztèques) pour ne pas faire partie de ceux qui sont capturés pour servir aux sacrifices... Elle est douée et apprend vite.
Hélas son père meurt, elle va alors connaître de multiples péripéties, elle est vendue comme esclave, soumise aux plus basses besognes, elle fait des rencontres qui seront essentielles dans sa vie. Un jour les conquistadors venus d'Espagne débarquent, ils sont blancs, vêtus de métal, leurs armes crachent le feu et ils sentent très mauvais. Malinali va encore changer de vie, mais aussi souvent de nom, son don pour les langues sera sa planche de salut, elle sera interprète, une fonction qui pèse lourd pour de si jeunes épaules...
Elle aura le courage de s'opposer et de dire NON.
Elle découvre la duplicité des hommes, les méandres de la politique, l'amour et la trahison...

Hoka Hey (Neyef)

note: 5Hoka Hey ! Mickaël - 2 mai 2023

Dès la scène d'ouverture, (qui m'a fait penser à celle d'inglorious bastards) on ressent l'ambiance des grands espaces de l'ouest américain, l'histoire se déroule à la fin du XIXeme siècle
"C'est un western, une trouble histoire de vengeance", non pas du tout, c'est plutôt une histoire d'amour, d'éveil à la vie et je n'en dirai pas plus car il faut lire Hoka Hey, il faut sentir le souffle du vent, chevaucher dans les grandes plaines au côté d'un trio auquel on s'attache, beaucoup.
C'est beau, c'est terriblement beau.
C'est magnifique à tous point de vue, l'histoire est servie par un dessin merveilleux, les scènes de violence qui émaillent le parcours saisissent le lecteur, on est pris par le récit qui joue sans scrupule avec nos émotions.
C'est brutal comme cette époque, on découvre avec le jeune héros la culture indienne ou ce qu'il en reste...
Je ne connaissais pas Neyef qui est scénariste, dessinateur et coloriste.
Cet album est un véritable chef d'œuvre maitrisé de bout en bout et on sent qu'un grand auteur est né.

Les équinoxes (Cyril Pedrosa)

note: 5Foule sentimentale Mickaël - 2 mai 2023

C'est l'histoire d'un tigre... Ou plutôt celle d'un petit garçon du néolithique. Non, l'histoire commence lorsque l'appareil photo de Camille croise le regard de Pauline... C'est tout cela à la fois, cela a l'air compliqué mais la narration est tellement fluide qu'on entre dans la vie des personnages sans s'en rendre compte.
Louis, Vincent, la fameuse Catherine, Édith, Damien... Des histoires qui se croisent, des vies liées sans le savoir, des sentiments qui s'égrènent au fil des saisons, chacune avec sa palette de couleurs, l'automne et sa morosité, c'est le temps des embrouilles, l'hiver et sa grisaille, la neige et la pluie qui poussent chaque personnage à se blottir au chaud. Puis le printemps arrive, les couleurs se font plus chaudes, plus douces, c'est le temps des réconciliations, des premiers amours, ou des derniers. Puis vient l'été, tellement gorgé de soleil que les cases sont sursaturées de lumière, effaçant les détails et ne laissant que l'essentiel, pour chaque personnage aussi il est temps d'aller à l'essentiel, de trouver son chemin.
Quand on referme la couverture ils sont tous là, ils y étaient depuis le début, mais ce qui peut sembler une foule anonyme est devenu un ensemble harmonieux dont on connaît les secrets, les liens subtils entre tous ces personnages auquel on s'attache forcément.

Colorado train (Alex W. Inker)

note: 5Black is back en mode Grunge ! Mickaël - 2 mai 2023

Dès la couverture et sa typographie mêlée à des dessins extraits de l'album soigneusement choisis on est déjà dans l'ambiance.
Une histoire découpée en chapitres, courts et tranchants, rythmés par une bande son qui nous plonge dans les années 90, un titre grunge-métal par chapitre.
Comme le titre l'indique l'histoire se passe dans le Colorado, on suit une bande de gamins skaters à la manière d'un film de Larry Clark, chacun vivotant dans un univers crasseux avec des parents indignes, absents, ou violents.
Une bande d'ados qu'on verrait bien dans un roman de Stephen King (clin d'œil de l'auteur lui-même dans les remerciements).
Ils sont rapidement confrontés à une affaire sordide de kidnapping et vont mener leur propre enquête, à leurs risques et périls...
Le dessin en noir et blanc fait penser aux comics américains et nous plonge dans l'univers rapidement. Au fil de l'histoire on s'enfonce avec les jeunes héros dans la misère et l'horreur façon slasher. Impossible de lâcher le livre avant le dénouement.
À la fin vous en aurez pour votre faim...
Ne ratez pas cet excellent album, Alex.W Inker est un jeune auteur de talent déjà remarqué qui mérite d'être suivi.

Aya de Yopougon n° 7 (Marguerite Abouet)

note: 5Le retour d'Aya, 12 ans après ! Mickaël - 2 mai 2023

Quel plaisir de retrouver Aya et ses amis, malgré 12 ans passés depuis le tome précédent on replonge instantanément dans l'ambiance d'Abidjan, son dialecte, ses maquis et c'est un réel plaisir de retrouver tous les personnages pour continuer de découvrir leur histoire.
Cet album nous plonge dans les années 80, pendant qu'à Abidjan Bintou devient une star du petit écran avec toutes contraintes liées à la célébrité, Adjoua doit gérer son fils Bobby qui réserve bien des surprises, Aya poursuit ses études à l'université de cocody, elle doit trouver un stage, on suit ses histoires de cœur avec Didier le magistrat, mais aussi son engagement dans les révoltes étudiantes...
Pour les garçons Moussa le looser continue à s'enfoncer et Grégoire le mytho continue à mythoner !
Pendant ce temps à Paris, Innocent découvre la France, il se réjouit de l'élection de Mitterand espérant ainsi la régularisation et un avenir radieux pour les homosexuels. Mais il va vite être confronté à une réalité plus cruelle et plus violente...
Enfin il y a les parents de tous ces jeunes qui se débattent avec leurs problèmes de couples infidèles et les enfants à gérer, personne ne semble avoir l'enfant qu'il voudrait, chacun trouve l'herbe plus verte chez le voisin...
Le sel des aventures d'Aya ce sont les situations qui s'enchaînent avec de multiples rebondissements, le tout teinté de proverbes ivoiriens.

La dernière reine (Jean-Marc Rochette)

note: 5La dernière BD de JM Rochette Mickaël - 2 mai 2023

Encore une fois Rochette nous emmène en montagne, dans le Vercors en 1898, on suit la vie d'Édouard Roux et sa mère, marginalisée qui vit plus près de la nature que des hommes.
La guerre arrive et va transformer la vie d'Édouard, il devient une de ces gueules cassées, obligé de se cacher pour ne pas effrayer ses contemporains.
Il fait la rencontre d'une artiste sculpteuse, Jeanne Sauvage, qui lui fabrique une prothèse du visage...
Quel est le personnage principal du livre ? Édouard ? Jeanne ? L'ourse ? La montagne ?
C'est une alchimie qui se déroule sous les yeux du lecteur. Une fois qu'on a commencé il est impossible de se détacher du récit.
Rochette semble avoir mis toute son âme dans cet album. Son héros lui ressemble beaucoup par bien des aspects. Lui-même vit reculé du monde, en montagne, au hameau des étages (dans le parc des écrins), coupé de la civilisation plusieurs mois par ans à cause de la neige. Il cherche à vivre en autonomie comme son personnage.
Grâce à Jeanne Sauvage Rochette nous fait rencontrer les artistes de Montmartre. Soutine tient une place particulière dans le récit et dans la vie du dessinateur (voir l'ouverture d'Ailefroide). On croise aussi Picasso, Cocteau, François Pompon, Aristide Bruant...
Rochette parle de lui à travers ses personnages, c’est beau, touchant et d’après lui ce sera sa dernière BD... Dommage !

Toutes les morts de Laila Starr (Ram V)

note: 5Réincarnations ... Mickaël - 2 mai 2023

Un jour le créateur (dieu indien à 3 têtes) convoque la Mort dans son bureau (déesse indienne à 6 bras) pour lui signifier qu'il va devoir se passer de ses services, en effet un enfant va naître (Darius) et il est écrit dans son dossier qu'il apportera la vie éternelle... La Mort devient obsolète et se fait virer, désormais elle passe de divinité à simple mortelle, avec une seule idée en tête : supprimer l'enfant !
On suit la vie de la Mort sous son incarnation terrestre Laila Starr, c'est l'occasion d'un voyage en Indes, les années passent comme des saisons qui se succèdent et le regard de la Mort se modifie au fil des rencontres qui rythment le récit.
Une histoire complexe, poétique, philosophique, qui donne à réfléchir.
Le dessin de Filipe Andrade est superbe, le choix des couleurs donne une ambiance très particulière, les entités divines apparaissent en surbrillance, les pages défilent et on se sent comme au milieu de la fête des couleurs en Indes, passant des rues de Bombay à ses faubourgs verdoyants, on visite des temples indous, des plages, on assiste à une cérémonie funéraire... L'héroïne découvre les différentes étapes de la vie des mortels, l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et la vieillesse en étant confronté à Darius, chaque étape est ponctuée par une mort mais le dieu de la vie n'est pas loin et l'histoire continue...

Valhalla Hotel n° 3
Overkill (Pat Perna)

note: 5De la bombe baby ! Mickaël - 2 mai 2023

Dire que j'attendais ce troisième et dernier tome de "Valhalla hotel" tel un enfant trépignant avant le 24 décembre serait encore en dessous de la réalité.
Petit bijou foutraque du neuvième art, les excellents Pat Perna (scénario) et Fabien Bedouel (scénario et dessin) ont remis les doigts dans la prise et balance la purée.
"Overkill" porte bien son titre, les explosions foisonnent, les punchlines sont débitées à la mitrailleuse. On retrouve tous les personnages de la série, et évidemment certains finiront les pieds devant dans une ambiance d'apocalypse.
Les références ciné sont légion, on savoure chaque case et la fin arrive bien trop vite.
C'est la fin du Valhalla hôtel mais quelque chose me dit qu'on pourrait bien remettre le couvert avec une suite tellement il y a d'ouvertures dans l'histoire.
Vous aimez les films de Tarentino, Mad Max, le look roller derby des années 70's, voir des nazis exploser, la génétique Mendelienne, le tout sur une musique de Motorhead, alors Valhalla hotel est faite pour vous.

Le petit frère (Jean-Louis Tripp)

note: 5Contreplongée dans un drame familial Mickaël - 2 mai 2023

L'auteur commence par nous plonger dans la douceur de l'été 76, des vacances en famille, insolites puisque le voyage s'effectue en roulottes tirées par des chevaux.
Le drame nous cueille à la quinzième page et l'album en a 334.
Il a fallu 45 ans à JL.Tripp avant de raconter ce fragment de vie, cette bascule qui plonge une famille dans l'horreur.
J'ai lu sans m'arrêter avec une énorme boule dans la gorge qui enflait au fur et à mesure. L'histoire est bouleversante, révoltante quand elle aborde le procès, terriblement touchante quand elle évoque les parents, les frères et sœur de Gilles.
Tout est dessiné en lavis de gris, sauf quelques cases parfaitement choisies ou la couleur explose à la figure du lecteur et l'épilogue puisqu'il parle du présent alors que l'album n'évoque que le passé.
Il y a tout ça dans ce livre. On le referme avec le cœur lourd et les yeux humides mais aussi un sentiment que l'auteur a mis des mots et des dessins sur une partie de son histoire personnelle tel un pansement sur une plaie qui ne pourra jamais totalement cicatriser.
C'est un livre sur la mémoire, sur le deuil, sur la mort et surtout sur la vie, la vie d'après, celle qui continue, différemment pour chacun selon sa façon d'affronter la chose.
C'est une plongée dans les abymes du temps qui passe, des souvenirs qui s'effacent mais qui peuvent ressurgir sans crier garde.

Entre les lignes (Dominique Mermoux)

note: 5secret de famille Mickaël - 2 mai 2023

Un jour le père de Baptiste lui apporte 3 carnets remplis de lettres écrites par son grand père Moïse, toutes adressées à une seule personne, hélas totalement inconnue de la famille.

Baptiste va devoir remonter le cours du temps, sur les traces d'un passé familial, petite histoire dans la grande Histoire.
Une histoire de filiation, de non-dits, de secrets, mais surtout d'amour, "la plus belle histoire d'amour que j'aie jamais lue".
La narration est très maîtrisée, le dessin est superbe, alternant les époques avec les changements de couleurs le lecteur bascule facilement dans le passé et progresse doucement dans l'enquête, les fils se renouent, les pères et les fils aussi.
J'ai beaucoup aimé cet album, magnifique hommage aux liens qui se tissent entre les générations, malgré la guerre et les aléas de la vie. Je vais lire le roman qui doit être tout aussi poignant.

La désolation (Appollo)

note: 5Tout plaquer et disparaître ... Mickaël - 2 mai 2023

Tout quitter pour changer de vie. Qui n'y a jamais songé ?
Evariste lui, a décidé de prendre son destin en main. Il plaque tout à la Réunion et embarque à bord du Marion Dufresne, le fameux navire qui va l'emmener jusqu'aux îles Kerguelen. Il n'a prévenu personne, juste décidé de larguer les amarres pour partir loin, très loin, dans les terres australes et hostiles.
On suit d'abord la vie à bord du bateau et la diversité de la petite communauté qu'il abrite.
Puis on débarque sur l'île de la désolation.
Je ne dirai rien de la suite pour ne rien dévoiler et préserver le mystère.
Une histoire âpre et rude comme les Kerguelen. On a envie de se blottir au chaud contre des amis tels des manchots pendant toute la lecture.
Les dessins sont superbes et l'ambiance est parfaite, le récit est tendu comme une corde dont le noeud s'enroulerait autour du cou du lecteur, on aimerait parfois la couper pour respirer mais on préfère tourner les pages et sauter de case en case vers la suite.
Excellent album qui faisait partie de la sélection écofauve au dernier festival d'angoulême.
Entre polar et récit initiatique. Les deux auteurs nous embarquent et quand on referme l'album on a l'impression d'avoir pris un uppercut en plein visage.

Trillium (Jeff Lemire)

note: 4Un livre qui vous retourne le cerveau... Mickaël - 2 mai 2023

Un album très original du prolifique canadien.
Un voyage dans l'espace et le temps pour ce récit de Science Fiction dont l'héroïne est une scientifique, sa mission est de la plus haute importance puisqu'elle doit découvrir un antidote contre une mystérieuse maladie qui décime l'humanité. Elle va devoir entrer en contact avec une population alien afin d'exploiter une étrange plante : le fameux Trillium qui cache des pouvoirs surprenant...
Tout le sel de cet album réside dans l'originalité de sa mise en page, pour lire le récit et faire des sauts dans le temps le lecteur est invité à tourner le livre à l' envers, à sauter de page en page, à revenir en arrière, à ne lire que les cases du haut ou celles du bas... Cela peut sembler compliqué mais en réalité la lecture reste fluide et le fait d'être "acteur" de ces mécanismes de sauts temporels est plaisant.
Trillium est donc un bon album SF, mais aussi une belle histoire d'amour et un bon moment de lecture.

L'âge d'eau n° 1
L' âge d'eau (Benjamin Flao)

note: 5Post apo humide Mickaël - 2 mai 2023

Très bel album, profondément immersif, normal me direz-vous puisqu'il s'agit d'un récit "post-apocalyptique" où les terres sont immergées, donc avec elles les villes et les sociétés humaines telles qu'on les connaît.
Certains esprits libres veulent s'affranchir des derniers reliquats du "monde d'avant" et vivre à leur manière sans contraintes, pourtant le gouvernement impose des règles strictes sous couvert de maintenir l'ordre et la sécurité... Évidemment rien n'est simple dans ce contexte.
Le narrateur est un chien bleu, l'album fait la part belle à l'onirisme, beaucoup de dessins en pleine page, magnifiques. Les deux héros m'ont fait immédiatement penser aux personnages des "raisins de la colère" de Steinbeck, je suis persuadé que ce n'est pas un hasard.
La lecture de cette première partie est un régal, les personnages s'installent progressivement dans le récit, l'intrigue est posée, forcément le thème pousse à la réflexion et résonne avec l'actualité du changement climatique, de la crise sanitaire, des gilets jaunes...
J'ai très envie de connaître la suite.

Clapas (Isao Moutte)

note: 4On m'a vu dans le Vercors ... Mickaël - 2 mai 2023

Belle surprise de lecture. Je ne connaissais pas l'auteur (Franco Japonais) mais la couverture m'a tout de suite intrigué et attiré.
En occitan "clapas" signifie tas de cailloux, l'action se déroule dans le Vercors. Le paysage fait intimement parti de l'histoire, presque un huis clos dans un nature grandiose.
Suite à un éboulement de terrain quelques automobilistes se retrouvent piègés en montagne, l'arrivée de 2 chasseurs en pick-up va faire basculer le cours de l'histoire...
L'ambiance est parfaite, la tension monte petit à petit, tel un noeud coulant qui se resserre autour du cou d'un condamné. On pense à Fargo des frères Coen avec la galerie de personnages dont les histoires s'entremêlent au rythme des coups du sort...
Le dessin m'a fait pensé à celui d'Étienne Davodeau, simple et réaliste à la fois, les émotions sont bien rendues, une simple goutte de sueur suffisant parfois à faire monter la pression d'un cran supplémentaire.
Ce roman graphique est un vrai plaisir de lecture. J'ai immédiatement pensé à une adaptation au cinéma, de quoi faire un bon thriller.

T'zée (Appollo)

note: 5dictateur game over Mickaël - 2 mai 2023

Depuis sa sortie j'avais très envie de lire cet album. Le duo Appollo (au scénario) et Brüno (dessin) une nouvelle fois réuni. La BD commence et s'achève sur un okapi, vu depuis le palais présidentiel au cœur de la forêt. Cette espèce emblématique en voie de disparition comme une allégorie du vieux dictateur lui aussi en fin de règne.
Nous sommes dans un pays fictif d'Afrique Centrale, avec un fleuve immense qui le traverse, volontairement les auteurs s'inspirent du Zaïre et de Mobutu, même yacht, même palais indécent pendant que le peuple trime au fond des mines et sur fond de génocide dans le petit pays voisin...
Ce peuple on le voit très peu, tant l'histoire se concentre autour des personnages principaux, tragédie en 5 actes, référence assumée à Phèdre de Racine.
L'histoire est tendue, mêlée de fantastique avec les sorciers Ndoki et la vengeance de la déesse du fleuve Mami-Wata.
Les intrigues se nouent et de dénouent, corruption, trahison, amitiés, amours interdits, révolte...
La séquence du gala de catch africain est superbe.
Le dessin de Brüno colle parfaitement à l'ambiance, les couleurs chaudes toutes en nuances de jaune, marron, vert, illustrent bien la forêt, certaines scènes clés sont teintées de violet marquent des transitions dans le récit avec l'influence des sorciers.
Au final cet album est une vraie réussite, un one shot qui a fermenté plus d'une dizaine d'années dans la tête des 2 auteurs.

L'Aventure des Marguerite (Pierre Coré)

note: 4A regarder en famille VALÉRIE - 2 mai 2023

Un film drôle et sensible , de belles images, un scénario léger et profond à la fois , comme on dit un "petit film" qui vous embarque

Indian Palace (John Madden)

note: 4Typiquement anglais VALÉRIE - 2 mai 2023

Vous aimez l'humour anglais alors vous allez vous régaler. C'est un film sensible et drôle parsemé de jolies scènes pleines d'humanité et de bienveillance.Un film qui fait du bien

Le tumulte des choses (Eric Frasiak)

note: 4Poète ! Vos papiers ! Pierre - 25 avril 2023

Trois ans après "Charleville", le chanteur originaire de la Meuse, revient avec des chansons où il est question d'amour, de jeunesse et de mort, mais aussi de ces trois dernières années, si particulières pour les artistes. Il a surpris tout le monde en reprenant Mylene Farmer. Découvrez toutes les subtilités des textes et des musiques, laissez-vous porter… Savourez, appréciez cet instant suspendu hors du temps. Un album essentiel de l'auteur !

Look Up! (The Harlem Gospel Travelers)

note: 5Diablement bon ! Pierre - 25 avril 2023

Ce Look Up! composé de titres originaux dans une discipline où la règle est plutôt à la reprise, les HGT vont illuminer la planète de leurs voix divines et brillantes. Sur la chanson “Look Up !” qui ouvre et donne le titre au disque, on a l’impression d’entendre les Jackson 5 : rien que ca ! On adhère ou pas au gospel et ses références, on s’en fout, ce qui compte, c’est le résultat et là, c’est exagérément sublime. Quand après “Look Up !”, ils envoient une “Hold On” à exhumer un paquet de fantômes de la Stax et de la Motown, à ce niveau, ça met en transe !

Freakout/Release (Hot Chip)

note: 4Flipper ou péter les plombs ? Pierre - 25 avril 2023

« To freak out », c’est « flipper » ou « péter les plombs »... Encore un disque sur la période confinée ! Heureusement, même si ses paroles font souvent référence à la solitude et s’inquiètent de la marche du monde, le huitième album de Hot Chip est un passeport pour la danse et la joie ! Le quintet londonien semble avoir trouvé une fontaine de jouvence avec leurs collaborations et orientations funk, soul et hip-hop sans toutefois perdre leur pâte unique. Après 20 ans de carrière et 8 albums, les anglais semblent toujours inspirés comme jamais!

Lies about the war (Jacob Banks)

note: 4La jeunesse au pouvoir Pierre - 22 avril 2023

Le jeune artiste anglo-nigérian montre une nouvelle fois l’étendue de son talent avec un second disque très riche, qui varie entre le gospel, le R&B, la pop anglaise ou le folk. 10 morceaux aux sonorités riches et variées, en témoigne la diversité du casting pour accompagner Jacob Banks.

Tokyo vice (Jake Adelstein)

note: 5Palpitant et réel CHLOE - 22 avril 2023

Ce livre saura éveiller chez vous une forte envie de comprendre les faits comme l'a fait l'auteur journaliste. Cette autofiction est très intéressante car elle dresse le portrait de personnages très intéressants. De plus, ces personnages vont découler vers une suite. Le plus intéressant c'est l'aspect réel et pourtant fictionnel de ce roman. Nous avons l'impression que Jake Adelstein dans son écriture part de son point de vue pour l'analyser. Ce livre permet de comprendre les failles, les marges entre l'illégalité et la légalité conçu par les policiers, choisissant là où ils interviennent. Magnifique livre avec des tendances policière et psychologique. Récit engagé. Mais aussi, ce livre est un des premiers récits assumés sur les yakuzas, mafieux japonais. Cette histoire est très nuancée. Elle ne nous dévoile pas que des journalistes sérieux mais aussi les marges de ce côté du miroir aussi. Jake Adelstein fait véritablement un constat sur son vécu dans le journalisme d'intervention. Il m'a beaucoup plus. Le style est facilement prenant.
La suite de ce livre est le dernier des yakuzas de Jake Adelstein. Ici l'auteur ne parle plus seulement de lui mais d'un Yakuza du nom de Saigo. C'est un personnage atypique. Sa biographie est à son image...
Mais Jake Adelstein est aussi une personne engagée dans son travail à tel point qu'il loupe le temps passé avec sa famille. Ce qu'il dit très bien lui-même.

Love Hina n° 1 (Ken Akamatsu)

note: 5Love Hina, le papa des comédies romantiques du genre Harem ! Mélissa - 19 avril 2023

Love Hina, le papa des comédies romantiques du genre Harem. Et ce que l’on peut en dire c’est qu’il a pris un sacré coup de vieux, que ce soit visuellement, ou dans l’histoire elle-même, on sent que c’est très daté. Cependant ce n’est pas désagréable, on rentre assez facilement dans l’histoire, les personnages sont simples à identifier assez vite. On peut même dire que c’est très sympathique, tant par la nostalgie que l’on peut ressentir face à la simplicité et la légèreté du titre, que par l’humour qui est encore assez efficace, et ça probablement surtout grâce au rythme qui nous met directement dans l’action. En tout cas l’histoire était déjà très intéressante à lire de par l’empreinte qu’elle a laissé dans le média, mais en plus elle est très agréable à suivre.

Le roi-démon et moi, et nos 10 enfants n° 1 (Ema Toyama)

note: 3Un isekai cliché mais qui plaira aux fans du genre ! Mélissa - 19 avril 2023

Akari, une jeune fille orpheline, suite au décès de sa mère il y a peu, formule le souhait d’avoir une famille, et l’instant d’après elle se retrouve transporté dans un autre monde. Cependant, elle semble avoir été transportée chez le roi démon, qui plus est, elle apprend qu’elle va devoir porter les enfants de celui-ci. Aura-t-elle la vie de famille dont elle rêve ? Ou sera-t-elle tuée par ces démons, ennemis de l’humanité ?
Autant le dire de suite, c’est un isekai tout ce qu’il y a de plus basique dans le genre. C’est très cliché, ainsi le fan du genre ne sera pas dépaysé. On peut noter qu’il s’axe surtout sur la romance, mais au fond il n’y a rien de spécial dans celui-ci. Cela ne veut pas dire que l’histoire est désagréable à suivre, au contraire c’est correct, mais déjà le titre ne s’adresse qu’à des fans de son genre, et malgré cela il ne laissera probablement pas un souvenir impérissable. Après l’œuvre a au moins le mérite de prêter à sourire par moment, tant certaines situations sont absurdes. Après cela reste une bonne lecture, dans le sens ou c’est divertissant mais cela s’arrête là.

Kaguya-sama: Love is War T01 (Akasaka, Aka. Contributeur)

note: 5Comédie romantique du moment à ne pas louper ! Mélissa - 19 avril 2023

L’œuvre se base avant tout sur un humour ridicule, qui est merveilleusement bien géré. Le décalage entre, le statut des protagonistes et l’image qu’ils renvoient, par rapport à ce qu’ils pensent réellement et à leurs élans de paniques au moindre mouvement de l’être aimé, fonctionne vraiment bien, et est juste hilarant. Effet qui est encore renforcé par le personnage du narrateur qui commente l’action de manière très intense, ce qui force encore plus le ridicule, qui est d’ailleurs bien appuyé par le trait d’Aka Akasaka, même si on sent quelques faiblesses à ce niveau. Malgré tout l’histoire sait aussi se rendre attendrissante, déjà parce qu’on s’attache vite à ses personnages loufoques, mais surtout parce que malgré le cadre exceptionnel, au fond les personnages vivent simplement les mêmes péripéties dû à l’amour que tout à chacun.